2001, l odyssée du RCO

 La demi-finale ; La Finale

  • 17 juin 2001 : la demi-finale

Lieu : Mazères-sur-Salat (31)
Résultats du match : Ossun bat Pays-de-Sault-Bélesta par 15 à 5 (score acquis à la mi-temps).

Arbitre : M. Sourrouille, assisté de MM. Soulan et Destruhot (tous du comité Midi-Pyrénées).
Pour Ossun: Cinq pénalités de Stéphane Couchies (3e, 17e, 23e, 37e, 40e).
Pour le Pays-de-Sault-Bélesta: Un essai de Sadourny (27e).
Cartons jaunes: Barragat (25e) et Olhaberry (72e), d'Ossun ; Lafarde (72e), du Pays-de-Sault.
Cartons blancs: Lardeux (64e), d'Ossun ; Pinho-Teixera (59e), du pays de Sault.
Evolution du score: 3-0, 6-0, 9-0, 9-5, 12-5, 15-5.
L'homme du match: Stéphane Couchies, d'Ossun.

Le film du match :
Le vent d'Autan balaie de toutes ses forces le stade de Mazères-sur- Salat, les Bigourdans et leur incroyable buteur Stéphane Couchies profitent de cet appui dès les premières minutes de la partie sur pénalité. 3-0 puis 6-0 au bout d'un quart d'heure de jeu. Les affaires s'engagent plutôt bien pour une équipe du RCO sérieuse et attentive en défense d'autant que leurs adversaires bafouillent leur rugby. Les Languedociens parviennent toutefois à occuper la terre ossunoise, mais leurs trop nombreuses fautes de main les empêchent de concrétiser. Résultats des courses, les vingt premières minutes ne sont qu'une succession de touches et de mêlées sans grand intérêt. Heureusement, la partie prend une autre allure à partir de ce moment. Frédéric Labit contre un dégagement adverse qui ne profite pas à son compère du centre Alain Lardeux. L'Entente Pays de Sault- Bélesta vient d'avoir chaud aux étiquettes. Les Bigourdans poursuivent dans leurs bonnes intentions et Stéphane Couchies son récital au pied, alors que son vis-à-vis se fait systématiquement contré par Eole.

L'Entente ariégo-audoise ne baisse pas les bras, elle insiste même devant et sera récompensée avant la demi-heure de jeu grâce à l'ailier Florent Sadourny qui conclut une action superbe de plusieurs temps de jeu, avec au bas mot vingt-cinq passes. Mais en face, Stéphane Couchies rajoute deux pénalités et porte le score à 15 à 5 à la pause.
« Je veux une défense héroïque, dix points d'avance, c'est rien du tout et envoyez les ballons aux ailes. Les centres, mettez des bouchons. » Eric Pujo essaie de transcender sa troupe et met en avant l'importance de la défense. Ses joueurs vont l'écouter durant une deuxième mi-temps - beaucoup trop longue, dixit Eric Payen - les Ossunois défendent sans compter, ils y mettent la tête et se sacrifient. Cette débauche d'énergie ne reste pas vaine, Pays-de-Sault ne reviendra pas. Ce sont même les Bigourdans qui finissent le mieux et gèrent parfaitement leur avance. Quatre-vingt-quatrième minute du match, l'arbitre, comme le train, siffle trois fois, les supporteurs d'Ossun envahissent la pelouse, les joueurs chantent: « On est en finale ». Ils y sont.

L'arbitre de la rencontre, M. Sourrouille, a soufflé trois fois dans son siffet depuis plus de dix minutes et pourtant les joueurs ossunois restent sur la pelouse. Ils profitent, ils savourent, certains pleurent de joie, d'autres se serrent très fort, s'embrassent. Le RCO jouera, dimanche prochain, la finale du championnat de France de deuxième série. Quel bonheur pour les joueurs et leurs supporteurs. Jamais, dans toute son histoire, le club cher au président Francis Coste n'a connu une telle reconnaisance. Et pourtant, ce billet pour la finale, les Ossunois sont allés le chercher au plus profond de leur volonté. Avec le coeur et les tripes.

Source : Publié le 18 juin 2001 par Ladepeche.fr



Une journée historique

Déjà oublié le match! Il n'est pas fini depuis trente secondes, que les joueurs du RCO improvisent une folle sarabande à même la pelouse de Mazères. Bientôt rejoints par les remplaçants, leurs supporters les plus démonstratifs, les Ossunois dégoulinent de joie, de bonheur. Ils y sont, en finale, la première de l'histoire du RCO. Le match n'est déjà plus qu'une anecdote. A chaud, étreint par l'émotion, Eric Pujo, l'entraîneur a du mal à trouver ses mots: « C'est fabuleux, on vit quelque chose d'extraordinaire. C'est l'aboutissement d'une saison exemplaire, la réussite d'un groupe formidable, de garçons sérieux, d'un club structuré ». Il avoue avoir tremblé en seconde période, lorsque Ossun résistait aux avancées adverses et au vent, avec son maigre pécule de 10 points d'avance: « Mais l'équipe a su s'adapter au vent, on a très bien géré la 2e mi-temps. Les joueurs ont su appliquer les consignes à la lettre, ils ont fait bloc ». « C'est ce qui fait notre force, surenchérissait Christophe Couchies. Nous formons un groupe très, très soudé, ça s'est vu lorsqu'il a fallu défendre et s'accrocher ». L'ailier gauche du RCO avait aussi une pensée pour les anciens du club: « Ceux qui sont allés en demi-finale en 1974 ont fait un bus pour venir nous soutenir. C'était très sympa à eux, et on fait encore mieux, c'est très bien. La victoire est très belle, on va d'abord la savourer avant de penser à la finale ».
« ILS M'ONT VENGE » : Pour en avoir déjà joué une -en 97 avec la réserve de Louey/Marquisat-, Stéphane Casnabet pense déjà « à ces moments qu'on n'oublie jamais. Mais, j'espère qu'on arrivera à produire davantage de jeu qu'aujourd'hui. Je crois que l'enjeu nous a un peu paralysés ». En bon rameuteur de troupes, le capitaine du RCO pensait, avant même de quitter le terrain, aux deux blessés du jour: « C'est aussi pour eux qu'on s'est arrachés en fin de match. On s'est sortis les tripes ».
Une expression qui revenait dans toutes les bouches, tant la 2e mi-temps jouée contre le vent -puissant et continu- avait de quoi inquiéter: « C'est vrai qu'on n'était pas forcément rassurés, admet Stéphane Couchies. Et, en fait, on a bien géré cette période. On a joué juste, sans prendre de risques inutiles. On n'a pas douté, l'équipe est en confiance, je suis fier de faire partie de ce groupe, je serai très fier de ramener le bouclier à Ossun. De porter encore plus haut les couleurs du club ». Il y a unanimité là-dessus, une finale se joue pour la gagne. L'objectif sera « de ramener la grand bouclier, puisqu'on n'a pas eu le petit (A/B) » ajoute l'arrière-buteur. Francis Coste, son président, souscrit complètement à l'idée: « Après la défaite contre Bassoues en finale d'Armagnac-Bigorre, on s'était fixé comme objectif d'aller en finale du championnat de France. Voilà, on y est, c'est magnifique ». Un de ces prédecesseurs au poste, Robert Pagot savourait: « J'étais président d'Ossun en 74 lorsqu'on a perdu en demi-finale. Ils m'ont vengé aujourd'hui. Je suis comblé, comblé! C'est historique ». Derrière lui, dans les vestiaires bruyants et joyeux, les bouchons de champagne pouvaient s'envoler.

 "Cinq pénalités réussies : Stéphane Couchies, au nom de tous"

Choisir l'homme du match? L'équipe! Ce RCO ne fait qu'un. Comment négliger la tenue de la mêlée? Comment oublier les charges de Daressy? Les plaquages de Gensous? Les prises en touche de Cazau, son activité inlassable, partout? Comment ne pas voir la vista de Casnabet, capitaine clairvoyant? Comment passer outre les deux charnières (Soubeste-Pecune puis Villeneuve-Dupré) et leur judicieuse gestion du jeu? Comment ne pas souligner le courage et l'abnégation d'une ligne de trois-quarts remarquablement efficace sur le plan défensif? Comment nier l'apport des remplaçants, immédiatement dans le bain? « Cette équipe est un bloc » soulignait Eric Pujo, le coach ossunois, assailli de toutes parts par des supporters en liesse. Ouais, mais bon, faut choisir un joueur parmi ces 22, « ces 26 ou 27 » corrige l'entraîneur du RCO. Alors, va pour Stéphane Couchies, l'arrière-buteur si souvent en vue depuis le début des phases finales. Son rôle est plus voyant, évidemment. A taper les pénalités de son équipe, il matérialise l'engagement de ses partenaires. A les réussir, il concrétise le travail de ses potes au planchot. Il ôte une certaine pression à toute l'équipe: « Heureusement qu'on l'a, dit son frère Christophe. il fait souvent la décision ».
DES JAMBES, DE L'ADRESSE, DE L'AUDACE... : Stéphane l'a encore prouvé hier, véritable Monsieur plus. Sept pénalités tentées, cinq réussies, une sur la barre qui aurait pu amener un essai, il a inscrit la totalité des points du RCO qu'il a placé en tête très tôt dans le match (3e). De près ou de loin, de côté ou en face des poteaux, le pied de Couchies ne tremble pas: « J'ai bien été aidé par le vent, soulignait humblement l'homme du jour. Je ne tape jamais de 45 mètres habituellement ». Il y a la précision, aussi, qu'il a dû retravailler en cours d'année, lorsque, en veine de réussite, c'est à son frère Christophe, que les entraîneurs ont confié la tâche de buter: « Je me suis accroché, j'ai travaillé à l'entraînement, la réussite est revenue, ajoute Stéphane. C'est vrai que depuis le début des phases finales, je tourne à un bon taux de réussite ».Il ne s'en contente pas, l'arrière ossunois, tentant de relancer à la main dès qu'il le peut. Sur sa première percée, Escos s'est trouvé bien près de l'essai (40e). Sur sa seconde relance, il mettait la défense languedocienne à la faute. Graulle écopait sur le coup d'un carton blanc (58e) très bénéfique pour le RCO. Couchies a des jambes, il a aussi de l'audace et du panache. A l'heure de jeu, il récupère un ballon dans son en-but et dribble trois joueurs avant de taper en touche. De quoi écœurer définitivement des adversaires déjà bien en panne d'imagination et d'opportunités de scorer. Rassurant, impérial dans son placement, efficace et judicieux dans son jeu au pied, Stéphane Couchies disputera dimanche prochain sa première finale de championnat de France. A 28 ans. De quoi récompenser ses 23 saisons de fidélité au RCO !


  • 24 juin 2001 : la Finale
Lieu : Saint-Yrieix-La-Perche
Résultats : Ossun bat Stains par 16 à 6 (mi-temps: 13 à 3).
Arbitre: M. Lassagat (Côte-Basque-Landes), assisté de MM. Chapon et Sclféz (Limoux).
Pour Ossun : Un essai de Rougé (1re) ; trois pénalités (9e, 24e, 80e + 3) et une transformation de S. Couchies.
Pour Stains : Deux pénalités (40e, 49e) de Prache.
Carton jaune : Olhaberry (64e) d'Ossun.
Joueurs d'OSSUN : S. Couchies, Rougé (Gomez, 80e), Villeneuve (C. Couchies, 40e), Lardeux, Escalas (Cabanillas, 79e), (o) Labit, (m) Soubeste (Dupré, 40e), Casnabet (cap.), Cazau, Gensous (Prat, 7e, 31e, temporaire, puis définitif à la 80e), Olhaberry, Carrère, Escos (Escots, 65e), Payen, Barragat (Caussieu, 40e). Entraîneur: Michel Larroques et Eric Pujo.
STAINS : B. Prache, Duarte, Privat, Niculae, Sogne, (o) Magassa, (m) Matat (Alvès, 80e), Minm, Hunet (cap.), Bourdalaoc, Besancenet (Gulimini, 40e), Aoued (Martin, 80e), Haguin (Prache, 80e), Soufi, Sogne (Cajuste, 80e).
Les buteurs : A Ossun, Couchies ; pénalités : 3/6 ; drop: 0/3 ; transformation: 1/1 ; Cazau, drop: 0/1.
A Stains, Prache; pénalités: 2/4; Fatard, drop, 0/1.
Mêlées : Ossun, 3 ballons perdus ; Stains : 1 ballon perdu.
Touches : Ossun, 1 ballon perdu ; Stains : 4 ballons perdus.

Les hommes du match: Casnabet (Ossun) et Privat (Stains).

Film du match :
Après seulement quarante- quatre secondes de jeu, les joueurs du RC Ossun lèvent le bras. Leurs supporters, venus nombreux et motivés, exultent et bondissent de joie. David Rougé, l'ailier bigourdan, vient de marquer ce qui sera, en fait, le seul essai de la finale. Comme à l'accoutumée, c'est son arrière Stéphane Couchies qui a mis le feu à la pelouse. C'est lui qui, après avoir mystifié deux stanois donnés dans le bon tempo, un bon ballon pour Alain Lardux, lequel décale David Rougé. « Bélino », comme le surnomment ses équipiers, offre au public un cadrage- débordement d'école et file prestement sous les poteaux. Un pur régal pour les Bigourdans qui ne pouvaient pas rêver meilleure entame.
Stéphane Couchies additionne les deux points de la transformation, Stains met déjà un genou à terre avant même d'avoir réellement débuté la rencontre. Le festival ossunois n'est pourtant pas fini, durant vingt minutes, les joueurs de la banlieue parisienne restent impuissants, devant la démonstration de force bigourdane.
« On aurait dû tuer le match à ce moment-là », avouera, plus tard, Stéphane Casnabet.
Mais les « bleu et blanc » n'arrivent pas à plier la rencontre dès le début; ils prennent, toutefois, le large dans le sillage de Serge Soubdeste qui n'hésite pas à dynamiser le jeu.
Stéphane Couchies et son pied droit ajoutent trois points de plus, ce qui porte le score à 10 à 0 en autant de minutes de jouées. Pour un début de finale, c'est pas mal du tout, côté ossunois. A partir d'une conquête royale illustrée par un Jérôme Cazau plus que parfait, Ossun met la pression dans les douze mètres stanois, une tentative de drop et les percées de Sébastien Olhaberry et Yannick Escalas ne se concrétisent toutefois pas au tableau d'affichage. Ce sont, au contraire, les Parisiens qui se réveillent, Moussa, Magassa et Michel Privat prennent le jeu à leur compte mais là aussi point de points en récompense.
Un nouveau coup de pied de l'arrière bigourdan donne même une avance confortable à son équipe, 13 à 0 (24e).
STAINS CHANGE DE TACTIQUE : Les Stanois ont commis une très grave erreur en première période. Ils ont complètement oublié que pour gagner il faut marquer. A ce titre, trois pénalités réalisables, bottées en touche, feront partie de leur mauvais choix et de leurs éternels regrets. Heureusement pour eux, Benoît Prache décide, en fin de période, de tenter l'ultime occasion pour ramener son équipe à moins 10.
La pause sera l'occasion pour les entraîneurs de remonter leur équipe dans le bon sens. Eric Pujo insiste sur l'occupation du terrain à travers le jeu au pied, son homologue parisien prône le jeu au large.
Philippe Dupré, Christophe Couchies et Jérôme Caussieu apportent leurs pierres à l'édifice au début du deuxième acte. Stains revient à sept points et la partie se crispe. Heureusement, les avants ossunois « sortent » un grand match même si Sébastien Olhaberry les délaisse dix minutes (64e). Malgré quelques passages à vide, Ossun maîtrise Stains qui ne peut se montrer dangereux.
La fin du temps réglementaire approche doucement, trop doucement mais le RCO tient son titre. De retour, Sébastien Olhaberry marque un essai parfaitement valable mais refusé par l'arbitre pour un pied en touche imaginaire.
Les Ossunois font fi de ce coup du sort et marquent une dernière pénalité, synonyme de victoire, dans les arrêts de jeu.
Le capitaine du RCO Stéphane Casnabet peut brandir fièrement le Bouclier de champion de France, la victoire était bien en lui et en ses coéquipiers.

Source : Publié le 25 juin 2001 par Ladepeche.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire